Mise à jour! Le message initial a l'air de refuser un trop long texte, aussi je suis contraint de poster la suite ici: j'y ajoute la description du Maître du Reclusiam de mon chapitre, et celle d'une confrèrie interne particulière!
En espérant que vous aurez le courage de me lire (je me rends compte que c'est très long), et que ça vous plaira!
MISE A JOUR: Cyrice de Bavalm, Maître du Reclusiam:Cyrice est, comme son nom l’indique, né sur Bavalm, un monde-ruche situé à l’est du Segmentum Pacificus, dans une région de l’espace située entre les mondes de Sabbat et la frontière du Segmentum Tempestus.
Bavalm est un monde-ruche au climat froid, où la température dépasse rarement les dix degrés en été et peut descendre en-dessous de quarante en hiver. Les vastes étendues de toundra sont recouvertes depuis des millénaires par les vastes champs pétrolifères et les spires des cités-ruches s’élevant à des kilomètres de hauteur. Sur un monde surpeuplé, Cyrice a eu la chance de naître parmi l’une des plus nobles familles de ce monde, la dynastie Astelan. Une dynastie parmi la trentaine d’autre qui se dispute constamment le pouvoir suprême sur Bavalm, car seule la plus puissante d’entre elle à l’immense honneur de gouverner la planète au nom de l’Imperium. Cyrice était destiné à la charge de cardinal par sa naissance, la renommée de sa famille lui assurant ce poste d’office.
Dès son troisième anniversaire, Cyrice fut confié à un collège de moines qui entreprit son éducation religieuse, l’enseignement des saintes écritures et sa future profession de foi. Mais quelques années plus tard, le gouverneur Ptolémée XIII vint à mourir de vieillesse, entraînant instantanément une compétition féroce pour la succession au trône de Bavalm. Les plus grandes dynasties de la planète avaient chacune leur prétendant au titre de gouverneur planétaire. Malheureusement, la politique étant ce qu’elle est, les Astelans tombèrent dans un piège orchestré par une dynastie rivale ; un complot monté de toutes pièces les accusant de haute trahison suite à une affaire de détournement de matériel militaire. Lors d’une nuit d’hiver, des troupes d’Arbites et des milices populaires excitées par la propagande de leurs rivaux s’attaquèrent aux propriétés des Astelans, et pendant que leurs châteaux et leurs domaines étaient incendiés par la foule, leur fortune et toutes leurs usines furent confisquées par les Arbites qui ne firent rien pour empêcher le lynchage public d’une grande partie de la famille. Seuls dix-sept membres furent épargnés, capturés et jetés aux geôles après une parodie de procès. Malgré son éloignement, Cyrice fut lui aussi victime lorsque qu’une foule de citoyens en colère vint le chercher dans le collège où il se trouvait.
Les douze années suivantes se résumèrent à une vie de misère dans les bas-fonds de Bavalm Prime où on l’expédia dans un camp de travail d’esclaves, d’où il finit par s’enfuir suite à une rébellion violente réprimée quelques jours plus tard par les autorités. C’est après cet incident qu’un vétéran space marine vint le sortir de la geôle sombre et humide où il fut jeté après avoir été rattrapé. Le géant en armure lui parla des menaces qui pesaient sur la galaxie et d’un ordre de moines-guerriers nommé Astartes. Subjugué par ses paroles, Cyrice accepta de le suivre et quitta la planète avec lui.
Dans les années qui suivirent, Cyrice se montra un élève assidu et un guerrier aussi obstiné que talentueux. Il était toujours le premier sur le terrain et le dernier à le quitter, en montrant une nette préférence pour le corps à corps. Il étudia longuement les textes sacrés des Prétoriens, apprenant par cœur une grande partie du Codex Astartes et la biographie de la plupart des grands saints vénérés dans l’Imperium.
Cyrice ne perdit jamais son talent d’orateur et la foi en l’Empereur brûlait à travers lui tel un feu de joie. Le chapelain Céolin, qui avait décidé de son intégration à la dixième compagnie du chapitre, le prit sous son aile et l’initia aux rites ancestraux des prétoriens. Le Reclusiam devint une sorte de deuxième foyer pour lui, où il passa des nuits entières en méditation et en prière.
La liste de ses faits d’armes en tant que scout et Marine emplirait des dizaines de pages au cours des décennies qui suivirent ; mais c’est la campagne du système de Gornemar qui consacra l’homme de foi qu’il était déjà. Au cours de cette série d’affrontements, la flotte qui avait déposé sa force d’intervention sur Gornemar Secundus fut contrainte de se replier rapidement quand deux Space Hulks accompagnés d’une importante flotte de vaisseaux corrompus surgit dans le système. Mais le contingent où servait Cyrice était alors déjà engagé contre une bande de guerre des Thousand Sons et il devint évident qu’une évacuation était impossible. Menés par le chapelain Céolin et le capitaine Amedeo, ils furent contraint de se battre sans appui contre la horde chaotique pendant que dans le ciel la bataille faisait rage entre la flotte impériale et les vaisseaux renégats.
Les pouvoirs du Chaos étaient presque palpables dans la tempête d’énergie que déclenchait les psykers des Thousand Sons, mais pas une seule fois Cyrice, ni un autre prétorien, ne recula devant l’ennemi. Un jour vint où le chapelain Céolin fut gravement blessé au torse par un tir de fuseur ; sentant la mort venir, il confia alors son crozius a Cyrice en lui faisant jurer sur l’arme sainte qu’il punirait les traîtres jusqu’au dernier. Cyrice vit là un signe et accepta la masse ornementée qu’on lui tendait. Il la brandit aussi haut que possible et prononça un discours enflammé a l’intention de ses compagnons d’armes. Au terme de quatre semaines de campagne, il parvint à battre petit à petit les sorciers impies qui lui faisaient face au cœur des ruines urbaines de Gornemar et même à bannir dans le Warp plusieurs démons de Tzeentch.
Le chapelain Céolin fut finalement sauvé par l’apothicaire de la compagnie et repris ses fonctions à la fin de la campagne.
Extrêmement satisfait des résultats de son enseignement inculqué à Cyrice, Céolin fit de lui son successeur et quand il vint à mourir au combat quelques années plus tard, ce dernier fut ordonné une bonne fois pour toute Chapelain devant l’ensemble du chapitre, au cœur du Reclusiam de Megiddo. En signe de dévotion, Cyrice entreprit de peindre lui-même son armure du noir de jais des chapelains, avec une peinture faite à partir des cendres des martyrs de Gornemar.
Depuis, Cyrice n’a cessé de prêcher sur tous les mondes qu’il a traversés, même après son élection en tant que Maître du Reclusiam en 955M41. Le timbre de sa voix est connu à travers tout le Segmentum Pacificus et sa passion s’est communiquée à des millions de mécréants convertis par la seule force de ses mots. Son visage buriné et ses longs cheveux noirs sont célèbres sur Megiddo, où il dirige lui-même les célébrations lors des fêtes de l’Affirmation, et les offices au sein de la forteresse des prétoriens.
Cyrice a déjà déclaré plusieurs croisades visant à reprendre possession de saintes reliques dans le Segmentum Obscurus. A dix-neuf reprises, il eut le privilège de combattre aux côtés des Black Templars, en particulier avec le sénéchal Hartger, avec qui il s’est lié d’amitié. A chaque fois que la cloche du chapitre résonne à travers les montagnes pour annoncer la mort d’un frère de bataille, c’est lui-même qui grave son nom et ses principaux faits d’armes sur le Mur des Compagnons, une immense muraille de plusieurs kilomètres de long taillée dans la roche à flanc de montagne, qui court sous la forteresse chapitrale.
La garde des AquilifersAu sein du chapitre des Prétoriens, il existe une confrérie particulière nommée Aquilifers. Cette troupe rassemble des frères d'armes qui proviennent presque tous de la 1ere compagnie et qui sont liés par un serment spécial à leur chapitre, qui consiste à venger une offense qui lui a été faite.
Depuis la fondation du chapitre, cette confrérie s'est vue formée et reformée à onze reprises différentes. En effet, une fois l'offense vengée, la confrérie est dissoute et les frères y ayant pris part reprennent leur statut de frères de bataille conventionnel. Menée par un des capitaines du chapitre, ou par un chef temporaire élu par les autres quilliers, ils ont toute latitude pour mobiliser leurs forces et poursuivre les cibles de leur vengeance, quand bien même cette quête pourrait durer des années.
L'actuelle confrérie s'est vue formée fin 981, après les incidents frontaliers du secteur Charon.
Cette année-là, furent signalés dans les abords de l’Oeil de la Terreur les premiers signes avant-coureurs de la treizième Croisade Noire d'Abaddon. Plus d'une dizaine d'incursions mineures de flottes renégates ou non identifiées furent répertoriées et les alertes relayées à Cadia.
Si bon nombre d'officiers du haut commandement du Segmentum préféraient croire à une simple série de raids comme on en voyait couramment dans cette région de la galaxie, la plupart des chapitres Astartes qui furent informés eurent l'intuition que ces incursions étaient les premiers signes avant-coureur qu'Abaddon ne tarderait pas à ressurgir de l'Œil avec ses hordes de traîtres et de mutants.
L'Imperium était passé très près de la catastrophe la dernière fois qu'un tel évènement s'était produit au IIe siècle du présent millénaire, pendant la Guerre Gothique et cela risquait de se reproduire si rien n'était fait pour contrer l'avancée du Chaos.
Décrétant la mobilisation de ses compagnies opérationnelles, le maître de chapitre XX arma les barges de bataille et se dirigea vers les systèmes menacés, à la tête d'une force composée d'escouades de la 1ere compagnie, et d'autres des 2e, 3e et 6e compagnies. Quand la flotte Astartes capta l'appel à l'aide du système Nasho, elle s'y dirigea immédiatement. Ce système composé de deux mondes civilisés était connu pour abriter sur la lune principale de Nasho Secundus une relique révérée dans tout le secteur: un canon laser géant, appelé l'Œil de l'Empereur et dont la légende affirmait que son concepteur et artisan était le maître de l'humanité en personne.
Selon le mythe (mythe activement entretenu par les autorités du système Nasho en raison de l'afflux de pèlerins qu'il entraînait chaque année), l'Empereur serait passé dans ce système au cours de la Grande Croisade et aurait construit de ses mains ce canon d'une puissance inimaginable, en offrande au peuple de Nasho pour lui permettre de repousser les dangers qui pouvaient sortir de l'Œil de la Terreur tout proche.
L'Œil de l'Empereur s'opposait ainsi symboliquement à l'Œil de la Terreur, et ce gigantesque assemblage de bronze et de plastacier mû par l'archéotechnologie était effectivement en mesure de transpercer les boucliers les plus résistants d'un cuirassé pour le détruire.
Mais dix mille ans avaient passé depuis. L'empereur n'était plus, et bien qu'il ait servi plusieurs fois, Nasho avait entretemps perdu les connaissances nécessaires à l'activation et au tir de l'énorme canon.
Ce qui n'était probablement pas le cas des ennemis de l'Imperium, car au cours des mois précédents, un vaisseau non-identifié s'était introduit plusieurs fois dans le système Nasho pour y diffuser sur les canaux de communication de longues menaces annonçant la venue d'Abrauth Cent-Yeux, "élu des puissances noires", et que chacun devait se préparer "à une mort ignominieuse par la main de votre maître décrépi", après quoi le vaisseau s'était à chaque fois éclipsé à nouveau sans rien faire d'autre.
Dès lors, il n'était pas très difficile de deviner que les forces du Chaos avaient visiblement appris l'existence de l'Œil de l'Empereur et avaient l'intention de s'en servir pour commettre un génocide planétaire.
Depuis la douzième croisade noire, personne dans cette région de l'espace n'avait oublié l'épouvantable destin qu'avaient connu les malheureux habitants de Kharlos II par l'arme du Tueur de Planètes.
Le maître de chapitre Drustan décréta qu'il ne laisserait jamais une telle chose se produire. Arrivé dans le système avec la barge de bataille Constantine, il se rendit immédiatement sur Nasho Secundus et y rencontra le gouverneur impérial. Ce monde civilisé vivait dans la psychose depuis la diffusion des sinistres messages par le vaisseau inconnu, et l'Adeptus Arbites avait fort à faire pour réprimer les mouvements de panique. Bien que fournissant des troupes à l'Adeptus Administratum comme chaque monde impérial, Nasho Secundus ne se défendait qu'au moyen de quelques batteries de missiles orbitaux et de lasers de défense, ainsi qu'une armée de défense planétaire dont seule un tiers était mécanisé. Une petite flottille de plaisance et quelques cargos marchands de passage étaient la seule flotte défensive du système.
Une défense somme tout très sommaire, heureusement renforcée quelques jours plus tard quand deux frégates Gladius du chapitre des White Skulls apparurent dans le système et déposèrent sur Nasho une compagnie de combat menée par le capitaine Arreth.
Mais à peine les deux officiers s'étaient-ils présentés qu'une flotte pirate émergea dans le système, composée d'escorteurs corrompus et d'un croiseur hérétique aux flancs couverts de cuivre et d'ossements.
Abrauth Cent-Yeux était là.
L'heure n'était plus aux débats stratégiques. Drustan ordonna un déploiement rapide de toutes les forces à sa disposition sur l'Œil de l'Empereur, rejoint rapidement par les White Skulls et par cinq bataillons des Forces de Défense Planétaire équipés pour se battre dans l'atmosphère à lourde gravité de la lune de Nasho. La flotte pirate approchant à plein régime de sa proie, le temps manquait pour amener plus de troupes sur le lieu convoité par l'ennemi, aussi Drustan ordonna à Constantine de se dissimuler en orbite basse de Nasho Secundus avec le reste de la maigre flotte, et de se tenir prêt à intervenir au moment opportun.
En quelques heures avant la tombée du jour, les Prétoriens descendirent des cieux et se déployèrent autour du canon titanesque qui pointait vers l'espace. Les techmarines reçurent l'ordre de faire fonctionner cette arme coûte que coûte, et de trouver comment la faire tirer. Cette technologie extrêmement sophistiquée aurait nécessité plusieurs mois aux adeptes du dieu-machine pour en appréhender les principes de fonctionnement, mais le temps était un luxe dont ils ne disposaient pas. Alors que les escouades Devastator établissaient des positions de tir dans les bâtiments et que les vétérans d'appui ajustaient leurs bolters avec un soin maniaque, des navettes de débarquement descendaient déjà dans l'atmosphère, les soutes remplies de fanatiques et de pirates surexcités par l'approche du carnage. Les White Skulls prirent également leur place sur la ligne de bataille, dans un silence profond.
Lorsque la bataille éclata, la nuit tombante fut illuminée par les tirs de centaines de bolters fauchant les rangs des attaquants. La flotte pirate déposa à la surface une horde de milliers de cultistes et de pirates aussi violents que dégénérés, armés de bric et de broc et qui se jetaient à l'assaut sans attendre a peine sortis de leurs barges. Une fois les combats engagés, d'autres navettes déposèrent presque à portée de tir des Space Marine des créatures monstrueuses qui paraissaient nées d'un croisement génétique entre des arthropodes et des reptiles carnassiers, et dotées d'une agressivité psychotique qui les poussèrent a attaquer frénétiquement tout ce qui passait à leur portée. Plus tard, d'autres encore attaquèrent les lignes impériales, portant des plaques de blindages qu'on aurait crus vissées à leur propre cuir.
Quoi qu'il en soit, ces abominations représentaient une menace bien plus importante que ces misérables pirates qui constituaient jusqu'ici le gros de la horde, et elles paraissaient insensibles aux armes des Astartes, obligeant ces derniers à engager le corps à corps où leurs armes énergétiques et leurs charges a fusion permettaient de tuer ces horreurs.
Par précaution, Drustan ordonna aux escouades Devastator d'abattre les transporteurs ennemis qui s'approchaient, espérant que le crash de ces derniers tuerait les monstres qui étaient à l'intérieur.
Mais ce fut quelques minutes plus tard que le meneur de la horde ennemie se montra.
A la tête d'une confrérie de berserkers dépravés brandissant des marteaux de bronze, des haches tachées de sang et des épées tronçonneuses vrombissantes, Abrauth Cent-Yeux se tailla un passage au cœur des combats vers les Prétoriens. Cet être immonde paraissait avoir été humain un jour, car son visage portait de vagues indices de traits simiesques. Il portait un ensemble d'armure énergétique corrompue, rongée et traversée de câbles suintant par endroit, avec des robes noires et ocre trouées d'impacts de balles et de moisissure.
Son visage était un ensemble grotesque de langues fourchues dardant d'une bouche carnassière aux dents effilées, et d'un grand nombre d'yeux fous et malades dispersés sur tout ce qui lui tenait lieu de face. Il portait une longue hallebarde énergétique qui ressemblait atrocement à celles que pouvaient brandir les frères de bataille de l'Ordo Malleus, et rugissait ses ordres à ses suivants.
Dès qu'il apparut sur le champ de bataille, ses serviteurs redoublèrent d'ardeur à l'attaque. Les Prétoriens et les White Skulls avaient déjà fort à faire pour tenir leurs positions et furent bientôt menacés plus encore par la marée de pirates et de créatures monstrueuses. Les maigres forces des gardes de Nasho firent de leur mieux pour ne pas faiblir sous le regard des Astartes mais subirent de lourdes pertes quand un troupeau de créatures blindées entreprit de charger leurs positions pour entreprendre leur extermination.
Sachant que la bataille venait d'atteindre un point capital, le maître de chapitre Drustan s'enquit de l'avancée du travail des techmarines toujours à l'œuvre dans les entrailles du canon. Malheureusement ceux-ci ne parvenaient pas à activer les antiques générateurs a énergie alimentant le canon, ni les systèmes de visée. Malgré leurs prières et leurs efforts pour activer les écrans, les algorithmes de fonctionnement de l'arme restaient impénétrables.
Drustan décida alors de décapiter la horde en tuant Abrauth Cent-Yeux. Il ordonna par radio à la barge Constantine d'entrer en action et d'engager la flotte pirate, et rassembla ses hommes les plus valeureux. Prêtant le serment du juste, les vétérans prétoriens se dirigèrent droit vers Abrauth et les défièrent. S'engagea alors un combat à mort entre les gardes d'honneur des prétoriens et les berserkers dégénérés d'Abrauth, pendant que Drustan et Abrauth s'affrontaient dans un duel meurtrier.
C'est là que le cours de la bataille se renversa. Cela commença par un message radio émis de Constantine, avertissant que la flottille civile de Nasho refusait d'engager le combat avec la flotte pirate, et que les frégates Gladius des White Skulls ne répondaient pas à leurs appels. Constantine émis qu'ils allaient engager seuls les bâtiments pirates, et la communication fut coupée.
Se mettant en position de garde pour obtenir un court répit dans son combat, le maître de chapitre Drustan demanda des comptes au capitaine Arreth des White Skulls qui défendait avec ses hommes les abords des générateurs secondaires, a une centaine de mètre de là.
Pour toute réponse, un bolt lui transperça l'épaule droite.
Les prétoriens étaient trahis.
Sur un ordre silencieux de leur capitaine, les White Skulls retournèrent leurs armes contre leurs frères et se joignirent à ceux qu'ils mitraillaient quelques secondes plus tôt. L'ensemble du contingent White Skulls entreprit d'abattre les prétoriens qui furent alors attaqués sur deux flancs et submergés.
La bataille tourna alors au massacre. Bénéficiant d'un effet de surprise dévastateur, les White Skulls causèrent des dizaines de pertes aux prétoriens qui tentèrent vainement de se regrouper et d'établir de nouvelles positions à l'intérieur du grand canon qui restait inerte et insensible à l'horrible trahison qui se déroulait à ses pieds. Les troupes pirates se jetèrent en avant avec une vigueur renouvelée, toujours plus avide de sang. Dans l'espace, la même félonie se produit quand les deux frégates Gladius ouvrirent le feu sans sommation sur une Constantine déjà aux prises avec le croiseur et les escorteurs adverses, causant des dégâts catastrophiques aux réacteurs arrière et au pont de commandement.
Au sol, les vétérans entourant Drustan tentèrent l'impossible pour protéger leur maître blessé, mais l'affrontement tournait court. Des marines tactiques White Skulls les encerclèrent et leur opposèrent un déluge de bolts en plus de la garde de berserkers qui continuait ses ravages, tandis qu'Abrauth Cent-Yeux fit résonner son rire par-dessus les hurlements des blessés et le vacarme des combats.
Avertis par radio de la trahison dont le chapitre était victime, les techmarines toujours à l'œuvre dans les entrailles du canon comprirent que tout était perdu; aussi posèrent-il à regret des charges a fusion sur les consoles de commande et les moteurs logiques du canon, le mettant ainsi définitivement hors-service.
Six jours après ces évènements, le vénérable chapelain Cyrice de Bavalm, maître de la Foi, émergea avec le restant de la flotte des Prétoriens dans le système de Nasho, a la tête des renforts du chapitre. Les vaisseaux Astartes n'obtinrent aucune réponse quand ils tentèrent de contacter leurs frères, aussi firent-ils route en tout hâte vers Nasho Secundus.
En orbite, ils trouvèrent l'épave désemparée du Constantine, ses ponts de lancement arrachés, sa coque déchirée par les salves de plasma et les torpilles, et ses moteurs à plasma en ruine, entourée de quelques épaves d'escorteurs pirates et de débris. Pressentant un grand malheur, le chapelain ordonna un assaut orbital avec ses hommes et découvrit un champ de mort parsemé des cadavres de leurs frères. Au milieu d'une mer de cadavres sanguinolents de pirates et de créatures monstrueuses, ils trouvèrent les dépouilles de centaines des leurs, criblés de bolts et leurs armures transpercées par les griffes et les couteaux de combat. Ce n'est qu'en inspectant les bunkers de maintenance sous l'énorme canon de bronze qu'ils trouvèrent trente-cinq des leurs, la plupart blessés, à court de munitions, tentant de soigner leurs plaies.
Les survivants avaient recueilli la dépouille de Drustan et le pleuraient depuis la fin de la bataille.
Après la fin des combats, les forces d'Abrauth Cent-Yeux avaient trouvé le canon endommagé grâce au dernier geste des techmarines. Furieux de ne pas avoir pu capturer intact l'arme, Abrauth avait alors passé sa rage sur Nasho Secundus en lançant un raid sur la ruche principale, causant des dizaines de milliers de morts; après quoi lui et les White Skulls s'étaient enfuis dans le Warp à bord de leurs vaisseaux.
Avec près de trois cent victimes, la bataille de Nasho reste aujourd'hui encore la plus grave défaite infligée au chapitre, qui mit plus de cinquante ans à remplacer les pertes subies. Le maître de la Foi Cyrice de Bavalm devint fou de rage devant la trahison des White Skulls qui avait causé la perte des prétoriens et la mort de Drustan.
Ils avaient même été doublement trahis par les autorités de Nasho, qui n'avaient pas envoyé de renforts aux Astartes et avaient fait défaut au dernier moment à la barge Constantine qui avait affronté seule la flotte pirate.
Une telle offense ne pouvait se régler que dans le sang. Cyrice ordonna que les dépouilles des prétoriens tombés soient ramenées à bord des vaisseaux de la flotte pour être rapatriés sur Megiddo, et les survivants amenés à l'apothecarion. Après quoi les prétoriens punirent la lâcheté des dirigeants de Nasho en abordant leur flotte civile pour la détruire, et en bombardant le palais.
Une fois rétablis, les trente-cinq survivants de la bataille prêtèrent le serment des Aquilifers et jurèrent de ne pas connaître le repos tant que le maître de chapitre Drustan et leurs frères tombés ne seraient pas vengés.
Et pour cela, les White Skulls devaient mourir, et Abrauth Cent-Yeux également. Ils adoptèrent la livrée noire des Aquilifers et en souvenir de cette bataille qui fut la plus sanglante pour leur chapitre, ils peignirent leurs jambières de pourpre, afin que personne n'ignore a quel bain de sang ces Astartes avaient réchappé.
Refusant de faillir avant que cette rancune ne soit vengée, tous les Aquilifers ont fait le souhait de voir leurs membres remplacés par des prothèses bioniques s’ils venaient à être trop gravement blessés au combat, ou bien qu’ils soient intégrés dans le sarcophage blindé d’un Dreadnought si c’était la seule option possible.
Depuis, les Aquilifers mènent par l'exemple et pourchassent ceux qui les ont trahis implacablement. Ils se battent comme un seul homme et sont placés sous le commandement de la IVe compagnie, engagée dans l'Œil de la terreur. Ils poursuivirent des dizaines d'années les White Skulls et les pirates qui avaient une dette de sang envers eux, en faisant preuve d'une loyauté et d'un courage sans faille, et en punissant sévèrement la couardise et la trahison.
A ce jour, le croiseur hérétique
Calth’s Agony qui fait office de vaisseau amiral à Abrauth Cent-Yeux a été abordé et détruit, mais son propriétaire ne s'y trouvait pas; ce qui laisse présager que sa traque sera encore longue. Les White Skulls ont été aperçus a divers endroits de l'Œil de la Terreur et du secteur cadien depuis le début de la treizième Croisade Noire; ils furent engagés à deux reprises par les Aquilifers mais lors de ces combats, seule une petite soixantaine de ces traîtres a pu être châtiée. La vengeance des Aquilifers risque donc de s'étaler sur une longue période encore, mais c'est mal connaître leur patience et leur colère que de penser qu'ils se lasseront.